Décider entre 15-25 ans : une décennie d’opportunité et de vulnérabilité

En outre, les individus sont confrontés à plus de transitions et de décisions scolaires et professionnelles et particulièrement durant cette période charnière de développement qu’est l’adolescence. Au Québec, la structure du système scolaire oblige les adolescent.es québécois.es à prendre une décision scolaire et professionnelle plus hâtive. Au Canada, ce serait au Québec que les adolescentes et adolescents seraient les plus confrontés à des examens ministériels ayant le plus grand impact sur la réussite et par conséquent sur leur parcours. En ce sens, outre son caractère structurant, le système remplit également ses fonctions de sélection et, par le fait même, influence l’itinéraire des adolescent.es.

Avec cette réalité structurante en filigrane, le processus d’orientation des adolescentes et adolescents ne suit pas nécessairement le rythme que les cycles d’études imposent et au cours duquel les élèves, les étudiants et les étudiantes ont à prendre des décisions relatives à leur orientation ; il n’est pas toujours en phase avec l’échéancier des programmes de formation et n’est pas forcément achevé en même temps que les études. En ce sens, les politiques publiques imposent des choix importants et des décisions complexes, entre autres durant les études secondaires, en portant peu d’attention aux différences interindividuelles et sans égard aux trajectoires développementales bio-sociocognitives diversifiées.

En outre, ce processus d’orientation survient durant une période où l’on observe des différences importantes entre les adolescent.es ainsi que des changements bio-sociocognitifs majeurs. Ces différences sont notamment présentes au niveau des fonctions exécutives, processus cognitifs permettant la régulation des pensées et des actions, qui jouent un rôle central dans la prise de décision. Durant cette période de maturation exceptionnelle qu’est l’adolescence, il devient primordial d’approfondir la compréhension des multiples facteurs impliqués dans le processus de prise de décision et d’aborder l’indécision en favorisant une approche multidisciplinaire et interindividuelle; notamment à l’adolescence où les transitions, les choix et les projets sont les plus nombreux et les plus variés.

En somme, s’intéresser à la diversité de facteurs qui interfèrent dans les décisions scolaires et professionnelles s’avère d’une importance capitale pour les personnes, les collectivités et le secteur de la recherche. Pour les conseillères et les conseillers d’orientation, réexaminer de façon exhaustive les déterminants de l’indécision pourrait avoir des incidences majeures sur la forme à donner aux conseils et sur l’efficacité de leurs interventions.